ASTUS se félicite des délibérations intervenues à la Région Grand Est le 27 janvier dernier, puis à l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) le 4 février : le Réseau Express Métropolitain Européen va, enfin, pouvoir être mis sur les rails.
« Enfin », parce que, avec d’autres, nous l’attendions depuis de longues années et dernièrement comme suite à l’étude que nous avions initiée à ASTUS en 2017 – Étude prospective sur le développement de l’offre ferroviaire périurbaine de l’Eurométropole de Strasbourg – et réalisée par Ibiro Ahmed Ibiro.
« Enfin », parce que ces liaisons ferroviaires, cadencées et augmentées sur la majorité des branches de l’étoile de Strasbourg, correspondent aux besoins de plus en plus pressants des usagers : de 5h à 22h pour commencer, des fréquences au 1/4 d’heure aux heures de pointe, la nécessité de leur proposer une alternative crédible à la voiture autosoliste.
« Enfin », parce que ces liaisons seront peu à peu diamétralisées, c’est-à-dire qu’elles permettront au voyageur d’aller, par exemple, du nord au sud de l’agglomération, et dans un premier temps, en décembre 2022, de Saverne/Mommenheim vers Sélestat, sans correspondance en gare de Strasbourg.
« Enfin », parce que les « frontières » de l’EMS vont s’ouvrir vers les communautés de communes voisines du Kochersberg, de la Basse-Zorn, du Pays rhénan, de l’agglomération de Haguenau, de la région de Molsheim-Mutzig, Mossig et Vignoble et du canton d’Erstein, et jusqu’à Saverne et Sélestat.
« Enfin », parce que, dans la foulée, le Réseau de cars interurbains Fluo67 sera mis à niveau : horaires à amplitude élargie, rabattements vers les gares et pôles d’échange multimodaux, fréquences incitatives.
Mais toutes ces avancées ne doivent pas faire oublier ce qui reste à faire.
Pas encore d’offre horaire améliorée pour toutes les branches, puisque les riverains de la ligne Strasbourg-Herrlisheim – Roeschwoog et au-delà en seront privés, en raison de carences dans l’entretien des voies depuis trop longtemps.
Pas encore de desserte améliorée au quotidien vers Kehl et Offenburg. Les « trous d’offre », que nous dénonçons depuis des années, ne sont toujours pas comblés. Il n’est pas envisageable d’attendre encore, jusqu’en 2025, date de mise en oeuvre de l’appel d’offre européen transfrontalier, pour espérer une amélioration.
Pas encore d’échéance pour d’autres lignes traversantes, telle que Haguenau-Strasbourg-Krimmeri Meinau : ce pôle d’échange urbain de Krimmeri-Meinau offre en effet d’excellentes connexions avec le réseau du tram. Il est essentiel d’y amener une ligne du REME venant de Haguenau.
Pas encore de gares accessibles à tous, par la multiplication des accès piétons/vélos, un meilleur confort d’attente, plus de sécurité par des quais plus larges et plus confortables, ni accueillantes à des services aux usagers : café, commerce, conciergerie, crèche ou halte garderie ….
Pas encore d’engagement des deux collectivités
– de rendre, systématiquement, accessibles toutes les 13 gares de l’Eurométropole, et toutes les gares extérieures, aux personnes à mobilité réduite ;
– de créer de nouvelles haltes, telles que Starcoop, projetée au Port du Rhin, Trois Epis, en liaison avec le futur tram nord, ou Brumath Nord, à la jonction des deux autoroutes A4 et A340.
Pas encore de tarification suffisamment incitative :
– pour l’ensemble de l’aire géographique concernée, qu’il s’agisse d’un abonnement unique inter modal, comme il existe déjà dans l’EMS pour les résidents, mais aussi d’un TICKET UNIQUE multimodal, partout, pour qu’un voyageur occasionnel puisse emprunter TER, cars interurbains Fluo67, trams, bus et TAD avec un seul ticket ;
– dans l’EMS, un véritable TICKET UNIQUE pour que tous les usagers puissent utiliser le TER avec les titres CTS et non pas uniquement les abonnés CTS résidents dans l’EMS comme c’est le cas aujourd’hui.
Pas encore d’intégration de Kehl dans la zone tarifaire de l’EMS pour le TER, comme c’est le cas pour le tram.
ASTUS, avec les autres associations avec lesquelles elle est fédérée, continuera à agir pour faire avancer ces étapes complémentaires et nécessaires.
C’est à ce prix que nous pourrons lutter, tous ensemble, plus efficacement contre le réchauffement climatique et obtenir un report modal significatif vers les transports en commun pour envisager une mise en place de la Zone à Faible Émissions -mobilités en douceur, par l’ATTRACTIVITE de ces transports.
C’est un élément essentiel pour la réussite d’un projet qui permettra non seulement l’amélioration de la qualité de vie dans et autour de l’agglomération strasbourgeoise, mais aussi la réduction des coûts imputables au transport individuel (voiture, temps perdu) pour nos concitoyens.